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Jacques-Walthère Hoen, fondateur du Mont Rigi (343)

A l’embranchement de la route qui conduit vers le Signal de Botrange et le Centre Nature se dresse un restaurant dénommé Mont-Rigi, endroit très bien connu des fagnards d’aujourd’hui.


L’origine de cette construction remonte aux années 1861-1862, lorsqu’un Baelenois décide de s’installer en cet endroit désert et d’y construire une auberge qui, en guise d’enseigne, prendra tout naturellement le nom du milieu.

Le propriétaire-aubergiste n’est autre que Jacques Walthère Hoen, né à Nereth-Baelen le 14 février 1810 des époux Walraff Hoen († Eupen, le 12 août 1850), cultivateur, et Anne-Marie Pauquet († Eupen, le 3 août 1854). Le 14 novembre 1855, Jacques Walthère Hoen, alors âgé de 45 ans et vitrier de profession, épouse à Xhendelesse, Lucie Lauterbach, née à Bullange le 11 janvier 1828. L’union sera de courte durée, la jeune épouse meurt le 22 février 1856, trois mois après son mariage ! Le 25 avril de cette même année 1856, Hoen convole en secondes noces avec Joséphine Pevée, née à Xhendelesse, également, le 23 mars 1827, de Toussaint Pevée, cloutier, et de Marguerite Thonon. Les nouveaux époux exploitent alors un cabaret à Membach où naissent trois garçons : Pierre Joseph, né le 19 mars 1857, Léonard Joseph, le 2 mai 1859 et Henri Joseph, le 19 mars 1861.

C’est après la naissance du troisième enfant que les parents Hoen décident de quitter Membach pour s’établir, en 1862, dans cette auberge qu’ils viennent de faire construire sur la route de Malmedy. A cet endroit était prévue l’amorce de la route vers Sourbrodt, route qui sera réalisée en 1867. C’est dans cette maison dénommée également Mon Hoen par les Wallons que naissent encore deux filles : Joséphine, le 28 mai 1868 et Marie-Anne, le 4 décembre 1870.

Installé en territoire prussien, le Mont Rigi possède assez de chambres - une dizaine - pour y loger les voyageurs de passage mais une réservation est certainement préférable pour qui veut y séjourner plus longtemps. La Fagne faisant alors l’objet de recherches variées, il était fréquent de voir loger à l’auberge bon nombre de scientifiques et autres
randonneurs de la première heure.

Réputée par ses petits oignons savoureux et ses airelles confites, la nourriture qu’on y trouve est simple mais bonne, arrosée par de l’excellente bière de Malmedy, confie Albert Bonjean dans ses notes publiées en 1911.

Le fondateur du Mont Rigi meurt le 28 avril 1880, âgé de 70 ans. Sa veuve continuera l’exploitation avec son fils Henri malgré l’incendie provoqué par la foudre qui, le 6 juin 1883, ravage totalement l’auberge et ses dépendances. Ayant survécu près de 29 ans à son mari, Maman Hoen, surnommée de la sorte par les fagnards du temps jadis, décède le 18 février 1909 à l’âge de 82 ans.

Au début du XXe siècle, l’auberge connaît une triple activité. La restauration et le logement en forment l’existence principale bien sûr, mais une mission complémentaire est confiée par le gouvernement allemand à l’occupant des lieux: l’observatoire d’Aix-la-Chapelle dote la maison Hoen - idéalement située à 676 mètres d’altitude - d’un ensemble d’instruments d’observation météorologique. Ainsi, Henri Hoen relève chaque jour les températures, les variations barométriques, la force et la direction du vent, la quantité de pluie tombée. Transmis quotidiennement, son procès-verbal permet de dresser avec d’autres renseignements les prévisions du temps pour la très officielle Wetterkarte des öffentliches Dienstes.

D’autre part, la maison Hoen, dénommée Mont Rigi, se voit aussi attribuer le statut de maison forestière et de douane-péage entre la Prusse et la Belgique. Henri Hoen, et déjà ses parents avant lui, surveille le chemin unissant les deux pays : une barrière, abaissée la nuit, doit empêcher toute circulation sans l’inévitable péage dû à cet endroit. Une fois l’uniforme de garde-forestier endossé, il parcourt pour son service les étendues désertes dans tous les sens. Aussi Hoen connaît-il bien la Fagne. Ses connaissances régionales lui permettaient de renseigner de nombreuses personnes séjournant à l’auberge et, le cas échéant, il les conduit vers les lieux à visiter. Homme particulièrement en avance sur son temps, il introduit le ski en Fagne ! Il s’en construit une paire et réalise le trajet Mont-Rigi-Hockai en trente minutes. L’expérience paraissant concluante, son exemple commence à être suivi, mais le conflit de 1914-1918 éclate, reléguant dans l’oubli l’initiative de ce précurseur. Henri Hoen meurt peu de temps après la fin de la Grande Guerre.

André Hauglustaine et Camille Meessen

Voir aussi l'article consacré au Mont-Rigi paru dans le bulletin communal n°372.

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