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La guerre à Baelen-Membach en 1914-1918 (382)

1914-1918. Le feu a été mis aux poudres suite à une dispute familiale d’aristocrates qui tourne alors en folie collective, sa guerre «fraîche et joyeuse» comme se plaisait à le dire Guillaume II. La grande guerre dira-t-on déjà en 1915, à cause de l’ampleur du conflit et des armes employées par les différentes armées. Une guerre énorme, monstrueuse dont nous avons subi de graves conséquences en vies humaines innocentes et en dégâts matériels importants à Baelen et à Membach.

1914-1918. Le feu a été mis aux poudres suite à une dispute familiale d’aristocrates qui tourne alors en folie collective, sa guerre «fraîche et joyeuse» comme se plaisait à le dire Guillaume II. La grande guerre dira-t-on déjà en 1915, à cause de l’ampleur du conflit et des armes employées par les différentes armées. Une guerre énorme, monstrueuse dont nous avons subi de graves conséquences en vies humaines innocentes et en dégâts matériels importants à Baelen et à Membach.

Chronologie des événements
Les martyrs civils - Les destructions
Début août 1914, le village était inquiet. Une dizaine de lanciers à cheval bivouaquaient dans la ferme Corman sur le Thier. Ils se relayaient dans la tour de l’église, scrutant l’horizon vers l’Est au travers des lucarnes de la tour. Ils ont aidé les Baelenois à garder leur sang-froid, et puis, malheureusement ils ont confirmé l’annonce de grands mouvements de troupes allemandes à notre frontière.

Illust. 5 Ouvertures.JPG
Ouvertures ayant servi d'observatoire
dans la flèche de l'église de Baelen

Ainsi, malgré la neutralité de la Belgique, garantie par cinq grands états dont l’Allemagne (!!!), le mardi 4 août 1914 vers 7 h du matin, par un temps splendide, les troupes allemandes passent nos frontières par le Luxembourg, par Gemmenich et Thimister (Cavalier Antoine Fonck, 1er soldat belge tué le premier jour de la guerre) et, pour nous, directement par le Garnstock où, les jours qui suivront, les soldats allemands, leurs chevaux et leurs charrois militaires entreront par milliers en Belgique.

Déjà le vendredi 7 août vers 19 h ainsi que durant la nuit suivante, on compte quelques coups de feu et trois maisons en feu (celles de Pierre-Joseph Janclaes et la maison de la famille Meessen-Thissen).

Illust. 3_PAUQUET.jpg
Souvenir mortuaire de la famille Pauquet

Conrad-Joseph Meessen est fusillé dans sa cuisine. Le menuisier Jean Dat est fusillé devant sa maison à Overoth. D'autre part, Pierre-Joseph Janclaes, la veuve Pauquet (née Catherine-Barbe Schils), Pierre Pauquet, Barbe Pauquet et leur domestique de ferme, Lambert Kleynen, sont découverts morts après les incendies des habitations.
Sept morts à Overoth ! Trois jours à peine après l’invasion.

Le dimanche 9 août, tôt le matin, trois maisons (Blaise, Demoulin et Ruelle) sont incendiées rue Longue et sept personnes sont fusillées au même moment : François Demoulin, Bartholomy Ruelle, Michel Blaise, Joseph Förster, Mackenzie et Cormack, Léonard Urbain et la petite Jeanne Yvens, âgée de 11 ans.

Le même jour une sentinelle allemande tue deux vieillards, Toussaint-Joseph Bolmain et Henri-Joseph Pirnay, qui travaillaient au service d’un fermier à Hoyoux-Baelen.

Ce même dimanche 9 août, la maison et la fabrique Tiquet situées à Forges sont incendiées, heureusement sans faire de victimes.

Illust. 6 Usine et maison Tiquet.jpg
La maison et la fabrique Tiquet incendiées à Forges

Monsieur Mertzenich, instituteur à Baelen, meurt en 1915 dans les geôles allemandes aménagées dans les bâtiments de la Chartreuse à Liège.

Des militaires allemands surexcités ou enivrés abattent d’inoffensifs habitants, Barthélemy Palm et son fils François, dans les prairies longeant la Langgatz (actuelle rue des Fusillés à Membach).

Une anecdote éclairante !
Âgé de 15 ans, Louis André, d’Overoth (qui succédera au bourgmestre Radermecker comme dernier maieur de Membach avant les fusions de communes en 1977), se trouvait début août 1914 avec son père prénommé Julien, alors receveur des taxes et accises au bureau des douanes à Overoth.

Illust. 7 Bureau douane.JPG
Bureau de douane à Overoth

Subitement, une belle dame en villégiature à Spa se présenta. Elle avait été rappelée d’urgence en Allemagne. En vérifiant ses papiers, son père s’aperçut qu’il s’agissait de la princesse de Schaumburg-Lippe, parente du Kaiser.

C’était un signe de l’imminence de l’invasion. Ce qu’on a pu vérifier quelques jours après.

La princesse offrit au petit Louis un porte-plume réservoir avec plume en or. Très rare, si pas unique en Belgique. Les patriotes et les soldats furent rapidement mis au courant de l'imminence du danger !!!

Quant à Louis André, témoin oculaire de cette particularité, il s’est engagé à l'âge de 16 ans dans l’armée belge pour rejoindre le front de l’Yser. Comme tant d'autres volontaires l'avaient déjà fait, il est passé alors par la Hollande et a pris part à l’offensive libératrice de la Belgique en octobre 1918.

Boubikopf !!
Après la guerre, certaines jeunes filles qui avaient eu des relations trop amicales avec les soldats allemands eurent les cheveux coupés à ras. Le cas s'est rencontré à Dolhain. C’était un grand déshonneur pour ces femmes promenées en carriole et, de la sorte, montrées au public qui pouvait leur crier sa haine et son mépris. Tout le monde les reconnaissait bien vite et en devinait la raison, car à cette époque, on n’avait jamais vu de femmes aux cheveux coupés courts. Cette «mode» était appelée Boubikopf.

Les victimes parmi les combattants (Baelen et Membach)
Soldats morts au champ d’honneur : P. Thissen
Laurent Blavier
Joseph Corman
Arthur Foguenne
Etienne Janclaes
Ernest Schmetz
Pierre Thissen
Jean-Léonard Moray
Thomas Palm

Mort en captivité :
Hubert Julien

Morts des suites de leurs blessures :
Arnold Krott
Léonard Ortmann
Pierre Dethier
Joseph Wintgens.

La suite des événements
Baelen voit durant des semaines des défilés de fantassins, d’artilleurs, puis l’artillerie lourde pour répondre à la résistance de Liège. Les enfants sont étonnés devant l’armement et l’équipement extraordinaire de l’armée du Kaiser.

Le succès leur fut inévitable, malgré la sérieuse résistance de nos défenseurs.
Le 5° jour les forts de Liège capitulent, sauf celui de Loncin.
Puis Louvain, Bruxelles, Namur, Charleroi sont occupés. Le 9 octobre Anvers tombe.
L’armée belge se retire derrière l’Yser sous la conduite du Roi Albert et elle tiendra bon jusqu’à la victoire finale.

Puis ce fut la débacle de la Marne (Fr), puis la longue et dure guerre des tranchées sur l’Yser. L’emploi des gaz suffocants (chlore, ypérite…) par les Allemands, à l’encontre des lois de la guerre qu’ils avaient eux-mêmes ratifiées. La bataille de Verdun exigea plus d’un million de morts !
Peu de nouvelles filtraient du front, les journaux étaient censurés et la surveillance très sévère.
Monsieur Henon fut arrêté et interné pendant deux ans pour avoir parlé contre les Allemands. Il fut un des rares prisonniers politiques de cette sale guerre.

Beaucoup de fermiers de chez nous ne se laissèrent pas tenter par le gain facile et refusèrent toute collaboration avec l’ennemi. Mais quelques rares personnes (qu’on appelait «Les Pudding») ont trafiqué avec les Allemands: transports de denrées rares, achat de chevaux, fraudes de toutes sortes.

L’Amérique entre en guerre à nos côtés en 1917… les Allemands perdent vite courage et doutent de leur victoire finale. Au printemps 1918, les Alliés lancent leurs offensives grâce à leur nouvelle arme, le char blindé anglais. Les lignes allemandes sont enfoncées dès le 8 août 1918. En octobre, les Belges marchent sur Mons. La grippe espagnole, qui se répand partout en Europe et ailleurs aussi, accélérera l’issue du conflit. Les responsables de l'armée du Kaiser se dépêchent alors de demander l’armistice. Elle est signée le 11 novembre de la même année.

Illust. 8  Garnstock_1918.jpg
Entrée des troupes belges à Eupen le 1er décembre 1918

Il fallut plusieurs semaines aux troupes pour évacuer la Belgique et rejoindre la rive droite du Rhin. La route Verviers - Baelen - Eupen était bien encombrée, mais aussi complètement défoncée par un interminable charroi circulant quasiment jour et nuit, dont les roues, en très mauvais état, étaient usées jusqu’à la jante !

Le Kaiser, qui s’était installé à Spa (Nivezé) lors des derniers mois de la guerre, s’enfuit vers la Hollande avec sa famille fortunée et y passera, dans le calme, le reste de sa vie sans beaucoup se soucier de son peuple anéanti et de l’Europe qu’il avait mise à feu et à sang.
Ce sera la fin des grands empires et des autocraties, sauf l’empire du Royaume Uni.

Près de 18.600.000 soldats et civils tués et près de 21.200.000 soldats et civils blessés !!!

Illust. 2 Membach. Monument.JPG
Membach. Monument aux morts de 14-18 et de 40-45

«Cela devait être une guerre pour tuer la guerre et elle n’aura réussi qu’à tuer des hommes. Toutes les guerres sont inutiles»

 

Conclusion de la série historique Apocalypse diffusée récemment sur les petits écrans.

 

André Hauglustaine, Camille Meessen


Si vous avez des renseignements complémentaires à faire savoir au sujet de la guerre 14-18 à Baelen et à Membach, nous vous serions reconnaissants de nous les faire parvenir à votre guise ! Merci d'avance pour ce que vous pourriez nous communiquer.

Sources utilisées

La Belgique martyre. 1914, les atrocités allemandes dans les environs de Verviers. Edit. Ch. Vinche, Verviers, 1918.

Guillaume Massenaux, Baelen-sur-Vesdre. Village aux marches de la Francité. Bibliothèque Baelenoise, 1981.

J. Vercken de Vreuschemen, Société Royale Saint-Jean Membach 1837-1937.

A. Hauglustaine, M. Klinkenberg, C. Meessen, Mémoire de Baelen-Membach Tome V. Communes, Paroisses et Evénements. 2000.

 

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